Porteur Sain : Oui
Le sait-il ? Oui

Ses armes : Petit marteau + Glock 17 cassé

Sport pratiqué : Aucun

Autre précision: //

Carnation : Pâle
Taille : 1m71
Corpulence | poids :  53kg
Cheveux: Blonds cendrés, mi-longs
Yeux:  Bleu profonds, azurés
Signes distinctifs: Des cernes profondes et marquées, ses yeux sont rougis par le manque de sommeil. Sa tignasse blonde est souvent grasse et négligée. Elle est fine sans trop de formes et elle possède quelques marques de morsures sur l’avant-bras droit.
Autre: Sa voix  est un peu éraillée.

Est-ce qu’on parle d’avant, ou d’après ? Parce qu’il y a quand-même quelques différences..

Helen a toujours été une fille un peu en marge du reste de la société, mais elle était jeune.. C’est sûrement sa phase rebelle qui a duré un peu plus longtemps que la moyenne, ou alors c’était à cause de ses fréquentations ?

Elle restait une fille assez sociable, amusante et rigolote, agréable à vivre sauf si vous étiez ses parents. Elle aimait rire, elle aimait ses amis, elle aimait beaucoup aussi boire et fumer de temps en temps. Ce qui est sûr, c’est que jamais elle n’aurait été capable de faire du mal à une mouche. Helen avait ses opinions et elle était toujours ouverte aux débats en tous genres. Parler, c’était son truc, même avec les inconnus, rencontrer des gens c’était un peu l’essence de la vie, pour cette jeune fille.

La vie, en somme, Helen aimait ça. Mais maintenant.. Ce n’est plus la même histoire.

Aujourd’hui cette pauvre gamine est perdue et complètement isolée. Errant d’un endroit à un autre en restant aussi discrète et silencieuse qu’une ombre dans la nuit, elle survit à peine. Malgré tout, certaines choses n’ont pas changé tant que ça.. Helen se sent toujours incapable de faire du mal à quelqu’un, mais en cas d’extrême urgence elle ne sait pas comment elle réagirait. Elle est aussi toujours encline à aborder les gens qu’elle croise, mais elle n’est plus aussi rayonnante que par le passé et demeure prête à s'éclipser à la seconde où les choses ne tournent pas en sa faveur.

- Saaalut Koda ! Bonjour Tyler !

Helen s’accroupit avec un grand sourire aux lèvres tout en laissant Koda, le doberman de son voisin et ami se jeter sur elle, complètement fou de joie. Elle laisse l’animal pourtant impressionnant et effrayant aux yeux de certain lécher son visage et se fiche éperdument des quelques tâches qu’il pourrait laisser sur ses vêtements qui ne sont déjà pas bien neuf.

Nous sommes le 20 Mars 2034. Helen rentre des cours alors que le froid règne et que la lumière du jour s’évapore comme neige au soleil. Les mains fourrées dans les poches de son énorme parka North Face la jeune fille se redresse pour faire face à Tyler. Un bref fist-bump plus tard, quelques banalités sont échangées, la conversation s’oriente très vite vers la situation en Europe.

- T’as entendu ? Y a encore eu genre, 80 000 morts rien qu’hier dans je sais plus quel pays, Allemagne je crois ? raconte l’homme.

- Ouais j’arrête pas de voir des chiffres énormes comme ça tomber sur Twitter.. C’est horrible, j’espère que ça va s’arranger ! rétorque Helen.

- En tout cas, fais bien gaffe à toi Hel’, paraît qu’il y a déjà des malades aux States et sûrement dans des pays d’Amérique du Sud.

- Ouais.. Comme d’hab, le gouvernement nous cache sûrement des trucs. Allez, j’ai la blinde de trucs à faire. Porte toi bien Ty’, bye byyyyeeeee Kodaaa !

Elle leur fait signe tandis qu’ils s’éloignent pour une promenade et Helen parcourt les quelques mètres qui la séparent du hall de son immeuble miteux de Hunters Point à San Francisco. Elle y retrouve quelques-uns des camés qui n’y font rien sinon boire, discuter, fumer le tout sur une musique assourdissante diffusée à l’aide d’une enceinte portable. Ces filles, ces mecs, elle les connaît tous et les salue d’un grand sourire. Ils lui proposent de se joindre à eux mais pas aujourd’hui. Elle n’a pas le temps, soit disant.

La jeune fille grimpe les étages, ces bâtiments n’ont que quelques années mais ils sont déjà tellement dégradés qu’on pourrait croire qu’ils ont vu le jour dans les années 90. Les loyers sont vite tombés en chute libre et cela a donné l’occasion aux citoyens les moins fortunés de trouver un foyer.. Mais aussi à une Helen d’alors 19 ans de s’installer en colocation avec d’autres “ étudiants “ qui n’en ont que le statut, puisque certains ne vont plus en cours depuis belle lurette.

Ce logement, elle ne l’a pas vraiment pris. Il lui est plutôt tombé dessus sans prévenir.. Pas sur un coup de tête, mais presque. Après une énième dispute avec ses parents concernant.. Quoi déjà ? Ses résultats scolaires, son attitude, ses fréquentations et même sa sexualité étaient de bons prétextes pour générer des disputes dans son foyer. Bref, après une de ces prises de bec, Helen a fugué, elle s’est tirée de chez elle, abandonnant un père tellement chrétien que c’en était même plus drôle, une mère complètement dans l’ombre de son mari, complètement claquée au sol, et une pauvre petite soeur adorable qui ne méritait rien de tout ça.

Elle a rejoint Heather, sa petite copine. Une fille merveilleuse selon Helen, mais en réalité toute aussi pleine de problèmes qu’elle. Ensemble avec trois autres personnes dans un appartement pas bien grand, ils enchaînent tous petits boulots sur petits boulots pour survivre aux fins de mois et garder le réfrigérateur un tant soit peu rempli.

Avec Heather, elles vivent une sorte d’idylle de jeunes punks à chiens en marge de la société. C’est le genre de personnes qui puent la vieille bière à 0.99cents laissée au soleil et la pisse de chat, l’haleine goûtant le caniveau. Mais.. Déjà, Helen ne pue sincèrement pas autant, et en plus, eh bien, elle est heureuse. Même si son bonheur est aussi précaire que son confort, elle l’est. Et c’est grâce à ses amis et à Heather. Pour rien au monde elle ne retournerait chez les Summers, sa famille, soit disant.

Elle déambule alors jusqu’à rejoindre sa chambre. Immédiatement en ouvrant la porte, elle est agressée par un véritable nuage de fumée, ses yeux lui piquent, mais elle a l’habitude et l’odeur est agréable alors cela ne la dérange pas le moins du monde.

- Sacré aquarium..! articule-t-elle.

- Eeeh ferme la porte ! réplique Heather, s'apercevant de la présence de sa copine et se redressant subitement, quittant le lit pour la première fois de la journée peut-être.

Helen glousse, s’exécute, et les deux s'enlacent, s’embrassent tendrement. Son regard se perd dans celui de Heather, aussi bleu que le sien, ses doigts glissent dans la chevelure teinte en gris de sa petite amie. Heather est un peu plus petite qu’elle mais ça ne l’empêche pas d’avoir un sacré caractère !

Pendant plusieurs heures après ça, elles discutent, allongées l’une contre l’autre. Sans se soucier de rien, cette fois la situation en Europe ne vient même pas dans la conversation, Heather déteste la violence, une chose qu’elle a bien fait comprendre à Helen. Penser à toutes ces personnes en train de mourir à des milliers de kilomètres de là n’est pas bon pour elle. Helen a tendance à vouloir la surprotéger, à tout faire pour qu’elle se sente bien. Jugeant que sa vie a déjà été assez mouvementée. La vie de Heather, c’était un peu la même que la sienne mais en pire.

Pas de père, une mère à côté de la plaque, violente et alcoolique, le plaisir.




C’est le 18 juin et le président vient d’annoncer, la veille, que le monde part officiellement en couille. Tout le monde le savait déjà, Helen en tout cas avait bien vu les vidéos tourner sur Twitter. Des vidéosurveillance montrant un groupe de personnes dévorant un clochard à Madrid, une autre filmée depuis un balcon montrant des types complètement enragés poursuivre une femme dans les rues d’une ville française. Et tellement d’autres que Helen n’avait pas osé regarder.

Mais même si tout le monde était déjà au courant, il suffit que le gouvernement le reconnaisse pour que la panique s’empare de tout le monde. Mais c’était quoi cette histoire ? Des morts qui se relèvent ? C’était tout droit sorti d’un film de science fiction mais.. Transporté dans la réalité, et Helen n’était même pas défoncée quand elle avait vu l’annonce à la télé. Heather, par contre..

Tyler tourne le volant assez brusquement dans un virage pour esquiver un autre véhicule qui roule trop lentement à son goût et klaxonne, tirant Helen de ses songes, Koda aboie. Lui aussi est en panique.

- Merci d’avoir accepté de me conduire au magasin Ty’, c’est trop sympa.. dit Helen pour la cinquantième fois du trajet, au moins.

- T’inquiète Hel’, c’est normal, sans bagnole tu vas avoir du mal à faire des réserves. Heather va bien ? Elle avait l’air, tu sais.. s’inquiète le voisin.

- Oooh, naaan, t’inquiète elle est juste stone ! glousse Helen.

Elle rit, mais cela ne fait pas passer sa boule au ventre. A chaque coin de rue elle s’attend à voir de ses propres yeux une des scènes qu’elle a vu sur Internet. Mais pour le moment, rien ne se passe.

Lorsqu’ils arrivent au Wal-Mart, le parking est noir de monde, de véhicules.. Tyler finit par choper une place après 10 minutes à tourner en rond, cela provoque la colère d’un conducteur qui attendait là. Les deux hommes se crient dessus, tous deux sortis de leurs voitures, mais lorsque Tyler ouvre la portière arrière et que Koda le doberman bondit pour se dresser entre son maître et l’individu et se met à grogner.. Inutile de dire que l’autre type préfère tourner les talons plutôt que de perdre une partie de son visage.

Dans le magasin, Helen ne quitte pas Tyler, chacun poussant un caddie, faisant leurs propres réserves. Helen explose littéralement son compte en banque et celui de Heather, cette dernière lui ayant permis de prendre sa carte. Elle espère que les autres colocataires vont participer et même que certains vont partir pour laisser plus de place à sa copine et elle.  

Il faut de la persévérance aux voisins pour tout faire rentrer dans la voiture de Tyler, mais ça passe même si Koda est un peu à l'étroit entre les packs d’eau et le cabas rempli de conserves. De retour à Hunters Point, Helen sort de la voiture et Tyler l’aide à rentrer ses affaires.

A l’intérieur, Heather prend le relais et aide Helen à tout mettre en place. La plupart se retrouve dans les placards communs, mais une partie atterrit tout de même sous le lit de Heather et Helen, au cas où.

- Bon.. Bah, ça y est. Bonne chance les filles. souffle Tyler une fois que toutes les courses sont rentrées.

Koda déambule dans l’appartement en reniflant absolument tout ce qu’il trouve.

- Donc tu t’en va vraiment..? Pas moyen de vous faire rester Koda et toi ? balbutie Helen.

- Faut que j’aide ma mère à se barricader et je crois que je vais m’installer avec elle, c’est mieux. Eh.. Entre nous, voilà mes clés.. Si jamais vous avez besoin de mon appartement pour quoi que ce soit, si le vôtre à un problème, hésitez pas. leur confie l’homme.

- Tu va me manquer, gros dur. Et ton gros dur de chien aussi.. Soyez prudents, et reviens après ! Ce sera pas pareil sans toi dans le quartier.. ajoute Heather.

Quelques minutes plus tard, après quelques autres paroles échangées, Tyler et Koda quittent l’appartement et le moteur s’éloigne. Laissant les filles seules.

Elles ne profitent de cette solitude que quelques heures avant que les autres squatteurs ne reviennent avec eux aussi quelques denrées alimentaires, mais pas que, dans l’appartement.

Si l’un des trois autres locataires a effectivement décidé de retourner auprès de ses proches, les deux autres, non. D’abord il y a Calvin, l’un des petits dealers du quartier, et Trent, un type amorphe et complètement accro au crack. Tellement que Calvin en fait littéralement ce qu’il veut. Helen aime bien Trent, mais Calvin n’est jamais vraiment là d’habitude, toujours dehors, toujours ailleurs en ville.. Et même si elle consomme un peu de temps en temps, l’idée de vivre avec un dealer ne l’a jamais trop enchantée.

De toute façon, ils ne se barricadent pas et c’est sûrement l’affaire de quelques semaines.. Le temps que le gouvernement règle les choses..




Durant le mois d’octobre, tout change à nouveau.

Si les choses avaient plutôt suivi un cours normal ces derniers mois, mis à part l’apparition de l’armée américaine en patrouille dans les rues, la création de ce qui semble être des zones sûres dans la ville, bien loin de Bayview, bien entendu.. Même si tout le monde faisait attention, aucun incident ne s’était produit.

Bien sûr des rumeurs n’avaient cessé de voir le jour. Des malades à Los Angeles, de mystérieuses morsures, des zombies errants la nuit dans le parc du Golden Gate, des prisonniers exécutés par injection de l’ISV-33.. Certaines complètement farfelues, d’autres plausibles, difficile de déceler le vrai du faux. Helen, elle, n’avait rien vu de ses yeux.

En fait, elle avait presque arrêté de s’en préoccuper, au bout d’un moment. Mais très vite la réalité est revenue au galop. Toute l’Europe était en silence radio depuis juillet, c’était désormais aux Etats-Unis de faire face. D’un seul coup, on parlait d’incidents partout dans le pays. De brèches dans les frontières ou bien dans des petits foyers d’infection. De plus en plus “ d’Enragés “ dans tout le pays.

C’est lorsque Calvin était rentré en pleine nuit, son t-shirt très légèrement tâché de sang, que l’appartement avait été barricadé. C’était sa décision à lui. Personne n’avait eu le choix. Il a raconté juste après que tout était vrai, qu’il avait été attaqué par un type complètement taré alors qu’il était à un de ses points de vente. Il n’avait eu d’autre choix que de le descendre, ses mots. Heather et lui s’étaient engueulés à ce propos, quant à Trent, il n’en avait pas placé une. Helen, elle, se contentait de soutenir sa petite amie du mieux qu’elle pouvait.

Les journées, passèrent et se ressemblèrent énormément. Trent ne quittait pas sa petite chambre miteuse, Calvin et Heather ne s’adressaient pas la parole, seule Helen faisait une sorte de pont entre eux. Le plus clair de son temps, Helen regardait par la fenêtre. Elle voyait des gens de temps en temps, mais rien de bizarre..

Heather était mal en point, toute cette tension, ça ne lui allait pas.

La blonde prenait beaucoup sur elle pour lui remonter le moral. Discussion, films, séries, câlins, mais comme souvent, ça ne semblait jamais assez.

Heather avait toujours été comme ça, toujours un peu mélancolique, jamais pleinement satisfaite du moment présent. Elles s’étaient rencontrées par le biais d’amis en commun quelques années plus tôt et elles s’étaient très vite rapprochées l’une de l’autre grâce à leurs vies un peu similaires. Leur romance n’avait pas non plus bien tardé, Helen ne s’est jamais autant épanouie auprès d’une personne. Il y avait eu des moments difficiles malgré leur jeune âge, parce que Heather est une fille très très jalouse et jamais satisfaite. Pour Helen, c’était la femme de sa vie, c’était sûr et certain.

Un jour, alors que les deux filles regardaient un vieux film sur l’ordinateur portable de Helen, des coups de feu retentirent à l’extérieur.

Précipitées vers la fenêtre, c’était la première fois que l’une comme l’autre voyait un infecté de ses propres yeux. Juste un pauvre type en train de courir, poursuivi par deux autres hommes hurlant et couverts de sang. Il était passé dans la rue et Helen les avait suivis du regard, depuis la fenêtre du deuxième étage. L’homme avait disparu à l’angle d’un mur et les malades à sa suite, d’autres coup de feu, des hurlements, puis plus rien. Impossible de savoir ce qui s’était passé. Helen comme Heather demeurent alors immobiles, incapables de réagir.

L’espace d’une minute, Helen songe à sa famille, papa, maman, Dolorès sa petite sœur, est-ce qu’ils vont bien ? Elle n’a pas reçu un seul message, pas un appel depuis si longtemps. Tout le monde a coupé les ponts avec elle. La pauvre soupire, essaie de prendre la main de sa petite amie mais cette dernière fulmine, s’énerve.

- Pourquoi on a rien fait ? Pourquoi on l’a pas aidé ?! Pourquoi t’as rien fais ?! s’exclame-t-elle.

- Tu veux que je fasse quoi d’ici ? Que je crie, que je les attire vers nous ? se défend Helen.

Heather grogne, serre les poings et quitte la chambre. Un nouveau soupir s’échappe de la bouche de Helen qui ne sait pas comment réagir.

Elle s’excusa quelques heures plus tard, comme toujours.

Après cette fois-là, les coups de feu et surtout les apparitions de personnes malades dans les rues se firent beaucoup plus courantes. Mais ce n’était pas le plus gros problème..

La tension monta d’un cran quand des bruits très inquiétants se firent entendre dans leur bâtiment à elles. La scène se déroula de nuit, traumatisante. Des cris venant de l’étage juste au dessus, des coups sourds, grognements, hurlements, des heurts dans le couloir et la cage d’escalier.

Heather avait essayé de faire quelque chose, d’intervenir en se précipitant vers la porte mais Calvin, puis Helen l’en avaient empêchée. Ses vociférations avaient attiré quelque chose qui s’était mis à tambouriner contre la porte pendant plusieurs longues minutes. Calvin se tenait prêt, proche de la porte, son pistolet prêt à acceuillir quiconque parvenait à la franchir. Heureusement, elle avait tenu bon et la chose s’en était allée.

- Bizarrement maintenant tu la ferme bien, ta grande gueule. avait craché Calvin à l’attention de Heather.

- Y a des gens qui meurent là dehors et on fait rien pour empêcher ça ! Dis quelque chose toi ! avait-elle rétorqué sans manquer d’impliquer Helen.

Cette dernière n’avait rien répondu. Ils en étaient restés là. Heather verrouilla la porte de la chambre, cette fin de nuit-là, forçant la blonde à dormir, enfin.. S’allonger, dans le canapé misérable du salon.  

Les jours suivants, tout ce que les résidents de l’appartement d’Hunters Point pouvaient entendre.. Quelques rares rales, des bruits de pas au-dessus ou dans les couloirs. Les survivants demeuraient complètement silencieux.

le mois de décembre est entamé et les ressources commencent à manquer, l’armée ne vient pas, personne ne vient. Par la fenêtre on ne voit plus que des créatures qui marchent sans but, qui courent dès qu’elles entendent le moindre bruit. Heather est amorphe, Calvin sur les nerfs, mais pas autant que Trent.

Un jour, sans prévenir, ce jeune homme rachitique explosa.

- J’ai besoin d’ma came, mec, j’en peux plus ! J’suis sûr que t’en as dans ta putain de piaule, faut qu’tu m’aides mec ! ne cessait-il de répéter à Calvin.

Trent subissait les effets du manque, ce n’était pas la première fois qu’il agressait Calvin pour avoir une dose, mais cette fois, il ne tenait pas en place.

Il bouscula Calvin contre le mur, ce qui ne manqua pas de faire beaucoup de bruit. Très vite, la situation se dégrade et à nouveau les malades se mettent à tambouriner contre la porte. D’un côté Trent ne se calme pas, pénètre la chambre de son dealer, de l’autre Helen se précipite vers sa propre chambre pour rejoindre Heather et se préparer au pire.

Alors que la blonde attrape son manteau et sa petite amie, elle entend la porte d’entrée céder. Réfléchissant vite, elle attrape les clés de l’appartement Tyler ainsi qu’un pauvre cutter qui se situe juste à côté du trousseau. Tirant presque une Heather  tétanisée de peur, elles se retrouvent dans la pièce à vivre. Trent est dans la chambre de Calvin en train de se faire littéralement dépecer vivant par un homme. Un coup de feu retentit dans l’appartement mais Heather reste focalisée sur Trent.

- Il faut l’aider ! O-on peut pas le laisser ! hurle-t-elle.

Trent aussi, hurle. Mal assurée, Helen est littéralement poussée vers la chambre de Calvin par sa petite amie, un pauvre cutter dans la main, elle plante la créature dans le dos une, deux, trois reprise. La peur, l’adrénaline prend le dessus. La créature semble à peine remarquer. C’est lors de la troisième attaque qu’elle tourne la tête vers Helen qui se fige littéralement. Avant que ce ne soit trop tard, un énième coup de feu vient assourdir la blonde et perforer la tempe de la monstruosité.

- Venez, bande de connes ! crie-t-il.

Heather hurle le prénom de Trent, mais ce dernier est à moitié conscient, les tripes à l’air, le regard de Helen croise le sien, il semble supplier mais Helen se détourne de lui.

- Calvin ! Attends ! J’ai la clé du voisin ! s’exclame Helen.

Tremblante, elle se précipite dans le couloir, des créatures arrivent des deux étages d’après le raffut ambiant. Les mains de Helen n’arrivent pas tout de suite à trouver la bonne clé, et Calvin doit encore tirer quelques balles de son pistolet. Tout devient très brouillon après ça.

La porte s’ouvre et elle entre chez Tyler. Calvin s’engouffre à l’intérieur à son tour, Heather hurle, Helen tire sa petite amie par le bras, un coup de feu vient achever un Enragé qui bloque la porte et ils parviennent à la fermer.

Il ne leur faut pas très longtemps pour voir que Heather saigne et qu’elle a été mordue au bras.

Son état se dégrade très rapidement, la fièvre l’abat, Calvin tourne en rond. Il aura fallu une demi-heure aux Enragé devant la porte pour abandonner.

- Elle va crever, on se tire d’ici ? Moi je reste pas là. Elle est trop conne ta meuf de toute façon, elle..

Calvin est interrompu par une gifle magistrale, même s’il bouillonne visiblement, il ne réplique pas.







Deux jours après l’incident, Heather est installée dans le lit de Tyler. Elle est au plus mal, Helen est restée auprès d’elle tout ce temps. Calvin ne cesse de répéter qu’il faut partir.

Et c’est bien ce qu’il fait, il est en train de préparer un sac d’affaires, son arme, il a tenté une nouvelle fois de convaincre Helen en vain. Elle ne peut se résoudre à l’abandonner. Pourtant, elle sait ce qui attend Heather, la femme de sa vie. Elle sait que son état ne peut que se détériorer. Mais elle refuse, Calvin lui souhaite tout de même bonne chance, il part le plus discrètement possible.

Plus tard, alors que Helen serre la main de Heather, alors que la fièvre la terrasse, cette dernière parvient à articuler quelques mots.

- Hmm.. Me laisse pas.. Hel.. S’te plaît..

- Je vais pas m’en aller, t’en fais pas..

Elle serre un peu plus la main de Heather, elle est déjà frigorifiée.

- C’est horrible.. Ce truc.. Et la morsure.. Tellement mal..

- Je sais, ça va aller.. Je.. J’en suis sûre..

Heather grommelle un peu, on dirait que tout son corps lui fait souffrir.

- J’veux pas mourir.. Faut que.. Qu’tu m’trouve un docteur..

Helen soupire, ne sachant quoi dire.

- Je vais voir dans la pharmacie de Tyler.. Je..

- Aide.. Moi..

Helen se lève, s’éclipse dans la salle de bain et s’immobilise quelque instants. Assise sur le carrelage poussiéreux de l’appartement de Tyler, elle se laisse aller à pleurer pendant de longues minutes.

Il n’y a rien de très utile dans la pharmacie du voisin de Helen. Il a tout emporté ou presque en partant.

L’état de Heather se dégrade de plus en plus, en quelques jours elle n’a fait que dormir, suer, vomir et se lamenter. Moralement, Helen n’en peux plus. Mais elle n’abandonne pas pour autant. Elle ne cesse jamais d’y croire, peut-être va-t-elle aller mieux, peut-être ça va passer ?

Vient le dernier jour de l’agonie de Heather.

Comme toujours, Helen est là, auprès de l’amour de sa vie. Cette personne qui lui est si chère, essentielle. Elle la regarde se laisser mourir, elle ne peut plus rien avaler, même boire semble l’achever.

- He.. Hel..

- Heather..? balbutie l’intéressée, en proie aux larmes.

- J-j’ai.. Mal..

- Je sais chérie.. Écoute ma voix.. Repose toi.. Tout va s’arranger.. que pouvait-elle dire d’autre ? Je t’aime.. Tu sais..? Je t’aime, Heather..

Quelques étouffantes minutes passent, la respiration de Heather est bruyante, comme si l’effort était surhumain.

- Y.. Y a.. Y a pas.. De.. Lumière...

Encore quelques respirations, les yeux de Helen ne quittent pas sa moitié en train de pousser son dernier souffle. Les larmes coulent sans discontinuer, silencieusement. Puis le fébrile mouvement de la couette s’arrête, il n’y a plus un seul bruit. Helen tient quelques secondes, puis éclate en sanglots. Elle est seule, toute seule.

Elle pleure là, pendant.. Pendant combien de temps ? Elle n’en a pas la notion. Si bien qu’elle finit par s’endormir sur la chaise qu’elle avait installée là, s’écrouler de fatigue. Elle n’avait presque pas pris de repos pour veiller sur Heather.




Helen est réveillée par un hurlement aussi terrifiant que soudain.

Un ramdam chaotique suit aussitôt, Helen n’a pas le temps de réagir ni de comprendre que Heather est au sol, ayant trébuché à cause de la couette, mais elle observe sa petite amie avec un regard plein de haine. Lui fonçant dessus, bondissant sur elle.

Elle renverse Helen sur sa chaise, hurlant à la mort. Sur elle, la blonde se débat instinctivement, hurlant des mots incohérents. “ c’est moi “ “ ne fait pas ça “ comme si cela allait la ramener.

La blonde parvient à se dégager, se redresser. Fixant Heather qui glisse presque sur le sol synthétique sale en essayant de se mettre sur pieds.

- Ma Heather.. Je t’en prie..

Mais elle n’écoute pas, elle n’est plus là. La petite créature aux yeux bleus et aux cheveux gris fond sur celle qui autrefois était l’amour de sa vie, Helen se défend en faisant barrière avec ses bras mais l’Enragée saisit son bras droit.

Elle mord.

Elle mord encore.

Elle ne s’arrête plus. Helen crie, souffre.

Heather mord toujours.

Helen recule tant bien que mal, elle tâtonne de sa main libre, son dos heurte le mur. Heather ne cesse de planter ses dents dans sa chair.

La blonde plonge sa main dans sa poche, elle saisit son cutter et maladroitement sort la lame au maximum. Elle plante sa petite amie dans le ventre autant de fois que cette dernière l’a mordue, peut-être plus.

A force, elle parvient à repousser Heather, elle se dégage de son emprise et dans sa rage, lui porte un coup au visage. Tranchant dans sa joue, faisant couler une quantité ahurissante de sang et dévoilant sa mâchoire.

Dans la panique, Helen sort de la chambre et ferme la porte. Heather tambourine. Helen tend le bras, son bras meurtri, vers une bibliothèque et la fait tomber lourdement tentant de bloquer la porte. Elle se précipite vers un fauteuil, le fait glisser contre la porte et la bibliothèque. Elle court, attrape tout ce qu’elle peut et empile le tout pour sceller cette chambre.

Toutes les portes tremblent, Heather veut sortir, des Enragés veulent entrer.

Helen s’écroule comme ça, au sol. Elle s’évanouit brusquement.

Quand elle se réveille, tout est calme, sa tête tourne. Elle a si chaud, si froid. Elle cherche à se relever, elle vomit le peu qu’elle a dans l’estomac. Il ne lui faut pas longtemps pour réaliser qu’elle va subir le même sort que sa bien aimée.

Son agonie est presque anecdotique, elle a seulement l’impression de revivre ce qu’elle vient de subir auprès de Heather. Sauf qu’elle, elle est dans le canapé. Elle fixe le plafond, dort, boit à peine, ne mange rien. Elle dégobille sur le sol, ne bougeant qu’à peine. Cela dure.. Tellement longtemps, plus d’une semaine, mais chose surprenante..

Si la douleur au niveau de son avant-bras droit ne veut pas se calmer, sa fièvre baisse, petit à petit.

Elle finit par retrouver la force de se lever, Helen ingurgite le peu de médicament encore disponible dans l’espoir d’améliorer les choses. Elle bande son bras. Sans vraiment savoir pourquoi elle se rétablit. Heather est toujours dans la chambre, elle fait les cent pas depuis des jours.

Affamée, la jeune fille ingurgite tout ce qu’elle trouve chez Tyler. Elle regarde par sa fenêtre, il y a des morts. Certains marchent, d’autres non. Helen est absolument terrifiée.

Pendant plusieurs jours, Helen se terre là, sans faire un bruit. Elle observe les morts dans leur état végétatif dans la rue.

La faim finit par la gagner. Il faut qu’elle parte, il faut qu’elle trouve un moyen de sortir sans se faire dévorer vivante comme Trent.

Elle décide très vite d’ouvrir une fenêtre et de jeter une assiette dans la rue, le plus loin possible pour voir ce que ça fait. Elle lance, et ferme les rideaux ne laissant qu’une petite ouverture pour regarder. La céramique explose sur la route, des dizaines de personnes malades se ruent sans réfléchir vers la source du bruit.

Une autre idée lui vient, elle attrape un mug qu’elle lance vers une voiture à portée. Lorsqu’elle la touche, l’alarme retentit dans tout le quartier et il ne faut pas longtemps pour que tous les affamés du coin ne soient sur elle, dont, elle l’espère ceux de son bâtiment. Même Heather s’acharne sur la porte, ce qui lui fait un pincement au cœur..

Elle met longtemps à se préparer pour sortir. Pas qu’elle ai grand chose à rassembler, elle n’a même pas de sac car Calvin l’a déjà récupéré.. Mais simplement parce qu’elle est terrifiée.

Avant de partir, elle attrape un gros marqueur et s’approche de la porte barricadée de la chambre de Heather.

“ Son nom était Heather Stratton, elle était la femme de ma vie. S’il vous plaît, ayez la force de faire ce que je n’ai pas pu. “

inscrit-elle alors que la créature derrière la porte s’acharne dessus. Les larmes aux yeux, Helen se dirige vers la sortie.  

Elle ouvre la porte sans faire de bruit. Évoluant dans le couloir, elle se retrouve très rapidement chez elle, la porte est enfoncée, l’appartement est sans dessus dessous. Elle remarque en passant devant la chambre du dealer que Trent n’est plus là. Son sang macule les draps, le sol, des traces de pas en zigzag se dirigent vers l’appartement. Helen ressent un frisson le long de son échine mais son objectif demeure sa chambre. Elle y entre, ferme la porte, trouve son sac qu’elle vide de toute affaire superflue, de vieux cahiers, porte-vues, classeurs. Sous le lit, elle attrape les quelques conserves intactes qu’elle s’était gardée en réserve pour Heather et elle. Elle attrape quelques photographies les illustrant toutes les deux sous leurs meilleurs jours.

Il lui faudrait partir, mais pour aller où ? Son cœur palpite à un rythme élevé, elle n’ose pas bouger de son petit cocon dans lequel elle a passé de si bons moments. Alors elle reste..

Quelques jours, un peu plus d’une semaine, là. Ne quittant la chambre qu’à de rares occasions pour aller aux toilettes qui, par chance, sont juste à côté. Sa seule occupation ? Observe les créatures dehors..

Elles sont si répugnantes. Mais elle se force à les regarder, chercher à comprendre, à trouver un pattern qu’elle ne parvient jamais à déceler. Elles sont imprévisibles, énigmatiques. Helen aperçoit Trent, à un moment. Ce qu’elle devine être une partie de son intestin traîne au sol alors qu’il marche.

Elle fait beaucoup de cauchemars, Helen. Revivant chaque nuit le même scénario.

Jours après jours, ses blessures au bras guérissent, elle se sent chanceuse, il faut dire qu’elle a désinfecté ses plaies assez tard, pensant qu’elle était condamnée de toute manière. Mais cela ne semble pas s’être infecté..

Enfin, ses ressources s’amenuisent, elle contemple avec terreur sa dernière conserve de légumes. Sachant pertinemment qu’elle va devoir quitter son nid. Il lui faut de nombreuses heures pour rassembler son courage et quitter son appartement. Elle fait presque tous les appartements de son bâtiment de cette manière, elle grimpe d’abord aux étages supérieurs qu’elle trouve vide, exceptée une porte fermée où elle entend de drôle de bruits inquiétants.

Et pendant près d’un mois, elle se terre d’appartement miteux en appartement miteux. Au fur et à mesure de son avancée, elle commence à réaliser que les morts, en bas, deviennent de moins en moins rapides. Devenant plus rigides, quand elle jette parfois des objets dans la rue depuis les fenêtres, elle les voit déambuler bien plus lentement. Même si certains tapent encore de sacrés sprints.. Quand elle a consommé la dernière boîte de raviolis du dernier appartement.. Elle est déjà un peu plus sereine quant à l’idée de partir.

En pleine nuit, elle sort par derrière pour ne pas se retrouver en pleine rue, elle porte sa grosse parka, un sac presque vide dans le dos, un couteau de cuisine le plus long qu’elle ai pu trouver et une énorme boule au ventre. Cela faisait combien de temps qu’elle n’avait plus quitté cet immeuble ? Combien de mois ? Et là d’ailleurs.. Helen se rend compte qu’elle est forcément carrément passée à l’année 2035 sans s’en rendre réellement compte.

La blonde avance lentement, méthodiquement.. Enfin, le plus possible. Elle ne sait pas trop où elle devrait aller. Chez ses parents ? Ils sont sûrement morts mais.. Inconsciemment, c’est dans cette direction qu’elle se rend, malheureusement, c’est une sacrée distance qui la sépare de Richmond, quartier où vivait sa famille, aux dernières nouvelles.

Ironiquement, étendu dans un petit espace vert, Helen trouve Calvin. Il est mort, en charpie. Elle ne l’a reconnu que grâce à sa doudoune grise, sinon le reste de son corps est dans un bien piètre état. Décomposé, puant, couvert de.. Trucs qui grouillent.. Elle cherche autour de lui en résistant à l’envie de vomir. Puis elle le trouve, son pistolet, super !

Quand elle empoigne sa crosse, elle sent à la fois un truc mou et dur, couvert d’un liquide poisseux et quelque chose de très bizarre qui grouille dessus. Dans la pénombre, elle n’a pas remarqué qu’un des doigts de Calvin est dieu sait comment resté coincé dans la gâchette et que des asticots ont élu domicile dessus. Helen pousse un petit cri étouffé, secoue l’arme en la tenant par le canon, frotte avec la manche de sa parka et se retourne juste à temps quand elle entend grogner derrière elle.

Il y en a un, plus près qu’elle n’a jamais vu. Elle a le temps de le détailler celui-là, pas comme ceux qui étaient entrés dans l’appartement. Il est horrible, mais il marche, lentement, Helen recule, trébuche sur le cadavre de Calvin pour se retrouver sur les fesses. Elle braque l’arme vers la créature et tire, elle bombarde la détente mais aucune balle ne sort jamais. Elle se voit déjà finir comme Trent, ou Calvin. Mais elle parvient à profiter de la lenteur de la créature, et du fait qu’elle aussi se prenne les pieds dans le corps sans vie du dealer pour ramper et reculer, se relevant et courant aussi vite que possible.

Elle le sème très vite, et c’est comme ça à chaque fois qu’elle croise un vieil infecté. Ceux qui ont plusieurs mois, Avec le temps, les jours qui passent, elle devient de plus en plus efficace lorsqu’il s’agit de contourner les morts, de ne pas les alerter. Seuls les plus frais posent toujours un problème, mais plus ça passe, moins elle en croise. Il suffit d’éviter les zones de forte concentration. Enfin, c’est ce qu’elle se dit.. Pour se défendre, elle n’a qu’un couteau dont elle ne s’est de toute manière pas servie, et son pistolet.. Il est cassé, Helen a réussi à sortir le chargeur, une fois, il était à moitié plein, la chute a dû le casser.. Ou alors il a prit la poussière en traînant pendant au moins un mois par terre dans la terre..

Chaque fois qu’elle trouve un endroit sûr, une petite maison, un appartement vide, elle y reste toujours jusqu’à en épuiser toutes ses ressources. Au début du mois d’avril, elle a croisé la route d’un homme, c’est grâce à lui qu’elle a appris l’existence d’un havre de paix où les survivants sont regroupés. Ce type n’a pas l’air très fan de l’endroit, apparemment, son ex-femme y vit, mais Helen note l’information, cela pourra être utile, un jour.

En attendant, la démarche zombiesque et la solitude l’ont bien plus maintenue en vie que la présence d’autres gens. Elle préfère continuer de tenter sa chance en solo.



La survie de Helen est difficile pendant plusieurs mois, elle avance seule mais se voit finalement forcée d’aller au contact de survivants, guettée par la soif, la faim. De nombreuses péripéties la guident jusqu’au District Ashes en Juillet 2035 dans lequel elle trouve refuge. Elle découvre alors que sa petite sœur, Doll, est toujours de ce monde. C’est le début d’un nouveau chapitre de la vie de la jeune femme alors qu’elle tente de se trouver une utilité parmi ces survivants aguérris.